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Pépinière vendéenne, agrumes exotiques. Garden_Lab #11, Paysages olfactifs.

Des agrumes moins frileux, plus parfumés !

Pépinière vendéenne, agrumes exotiques. Garden_Lab #11, Paysages olfactifs.

Par-delà le jus d’orange et le zeste de citron, tout un univers aromatique et botanique reste à découvrir : yuzu, orangequat, mandarinier japonais sont autant d’agrumes exotiques que la pépinière vendéenne Végétal 85 met à notre portée.

Ce jeune homme souriant entre deux plants de citronnier se nomme Marc- Henri Doyon. Après trois années dans le Var consacrées à la production de plantes méditerranéennes à grande échelle, il a pris la direction en 2008 de la pépinière Végétal 85, située en Vendée. « À mon arrivée, raconte-t-il, j’ai eu envie de diversifier notre gamme assez classique constituée d’arbustes. Je voulais sortir du débat consistant à proposer des prix toujours plus bas. Pouvoir offrir ce que les autres n’ont pas ou peu me semblait un défi plus intéressant : le végétal rare, nouveau ou original. » Ses recherches s’orientent notamment vers des plantes donnant des fruits considérés comme exotiques, goûteux, charnus, pas uniquement des baies à picorer : asiminier, feijoa et agrumes. « De mon enfance, j’ai conservé le souvenir de récoltes généreuses, mises en bocaux, transformées en confitures. Aujourd’hui, le plaisir prime la quantité et les habitudes changent, influencées par les cuisines du monde, notamment antillaise dans notre région : en matière d’agrumes, les feuilles très aromatiques y sont essentielles. Autrefois réservés à l’élite, offerts en cadeaux de Noël et toujours un peu magiques, ces fruits se démocratisent, et notre pépinière y contribue à sa manière », se réjouit-il.

DES AGRUMES AUTREMENT

Produire comme tant d’autres pépiniéristes orangers et citronniers n’aurait pas eu de sens, sachant en outre que le climat vendéen, même doux, n’est pas le plus approprié. Pour composer son jardin des Hespérides, Marc-Henri Doyon a donc recherché des plantes suffisamment résistantes au froid pour être cultivées en plein air. Parmi elles, le citron yuzu arrive en tête, d’autant plus intéressant qu’il est plébiscité par les grands chefs cuisiniers. Pourtant, il ne paie pas de mine avec ses dimensions de mandarine et son aspect bosselé ; en outre, il est farci de pépins ! Marc-Henri Doyon l’assure : « Ce n’est vraiment pas un fruit de bouche. Il contient peu de jus, mais sa pulpe exprime une richesse aromatique incroyable et son zeste est véritablement pétillant, par exemple parsemé à petite dose sur un crumble ou dans une sauce au chocolat. » Dans un autre registre se classent les mandariniers ‘Satsuma’ originaires du Japon, dont un arbre bien développé produit en Vendée 20 kg à 30 kg de fruits. Précoces, ils mûrissent en automne et peuvent ainsi être récoltés avant que les gelées ne s’intensifient, puis être conservés deux ou trois mois dans une simple cave. Très aromatiques, ils rappellent les mandarines qui ont, hélas, disparu des étals au profit des clémentines plus douces et sucrées : enfin un espoir pour tous ceux qui en ont conservé un souvenir impérissable et qui seront surpris de les savourer aujourd’hui presque sans pépins. « Le secret avec les mandarines, c’est de les récolter quand elles commencent à virer du vert à l’orangé. Si l’on attend la coloration complète, la pulpe est bien moins juteuse, comme desséchée », conseille notre pépiniériste.
Une autre particularité des agrumes est leur capacité à s’hybrider entre eux et à offrir des fruits toujours plus différents : l’orangequat est ainsi un hybride entre une mandarine et un kumquat, dont les petits fruits ovales se mangent avec la peau, tendre et savoureuse. Du citrange, vous devinerez les parents… Toutefois, l’agrume le plus demandé demeure le citronnier classique, malheureusement peu résistant au froid. Chez Végétal 85, on a fait le choix du citron ‘Meyer’. Surnommé « citron meilleur » au Québec, il est très juteux, nettement moins acide qu’un citron courant, virant du jaune à l’orangé quand il est bien mûr et dégageant un parfum typique. Présentes presque toute l’année mais surtout au printemps et en automne, ses fleurs blanches teintées de rose embaument les environs…
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Cet article est extrait du onzième opus de la revue Garden_Lab : Paysages olfactifs.
À découvrir dans sa version intégrale

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