Un paysage stérile peut-il cacher un éden ? Le sale peut-il prendre les traits du beau ? Les villes poussent-elles sous des microclimats ?

Cheminant à la croisée de ces réflexions, c’est l’essence même d’un métier qui trace sa voie, et celle que nous proposent d’emprunter les architectes-paysagistes Bas Smets et James Basson. Chemin faisant, nous n’allions pas manquer l’occasion d’une flânerie conversationnelle. C’était au Festival International des Jardins 2023, à Chaumont sur Loire.

Au premier carrefour d’idées, nous voilà transportés au Parc des Ateliers du centre culturel expérimental Luma Arles. Sur une dalle de béton, un paysage désertique s’est petit à petit mué en vaste parc méditerranéen, entièrement recréé par Bas Smets. Pendant douze ans, l’œil fixé sur le paysage environnant, l’oreille attentive au chant du vent, la main sensible aux relief sculpté par les notes soufflées au fil des années, il n’a fait que façonner ce que la nature aurait pu dessiner.

La nature accompagne donc chacun nos pas, balisant la déambulation d’un panorama aux multiples paysages : des jardins secs et évolutifs imaginés par James Basson, aux villes arborescentes cachées sous le bitume, nous commençons à percevoir l’émotion vivante du laisser-aller et l’esthétique foisonnante de la complexité.

Par de multiples points de vue, la spontanéité d’une conversation entre deux passionnés nous amène ainsi à adopter le regard des ces sculpteurs de paysage, qui sont avant tout des passeurs de nature.

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