Semblant composé comme un tableau, ce talus est planté d’espèces méditerranéennes vigoureuses et résistantes, capables d’une rapide autonomie pour se passer bien vite d’entretien.

Dans cette situation, s’en tenir à l’évidence menait à l’impasse. Or à bien les analyser, les problèmes sont devenus des solutions. Dans la nature, des plantes poussent partout, même sur un sol pauvre et rocailleux, qui offre un milieu idéal pour des espèces méditerranéennes d’une grande diversité. Là où les propriétaires ne voient qu’un talus pentu, mal stabilisé, difficilement accessible, Solène Ortoli trouve matière à sculpter, modelant différents niveaux sans régularité en ajoutant de gros rochers. Entre eux, la terre rocailleuse emplit les vides. Ensuite, elle tente de deviner à quels endroits des graines pourraient s’accumuler et des plantes s’enraciner, dans un ordre aléatoire. Puis elle compose comme elle peint un tableau, avec en tête les couleurs utilisées par le peintre Bonnard dans ses paysages du Sud, des nuances douces, le rose du Phlomis avec son feuillage soyeux et celui argenté de l’armoise laineuse, rendus joyeux par le vert acidulé et l’orangé des différentes euphorbes. Plus aérienne, l’asphodèle apporte de la transparence. Il est possible de la placer où l’on veut sans qu’elle fasse vraiment écran aux plantes situées derrière elle, ce qui dispense de les disposer de manière figée comme sur une photo de classe, les petites devant et les grandes au fond… Entre les plantations, il reste des espaces vides, une aération bienvenue. Le sol recouvert de gravier fait office de sentiers, qui invitent à la découverte et s’avèrent bien pratiques pour l’entretien de première année.

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Cet article est extrait du dixième opus de la revue Garden_Lab : Jardins & sécheresse.
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