Tailler des arbres peut rendre heureux ! C’est le message reçu dYves Brenelière, qui trace sa propre voie au travers d’un art ancestral japonais : le niwaki. Au pays du Soleil-Levant, cet art enseigné par des maîtres est très codifié. Il consiste à former et à tailler les arbres en imitant le processus naturel de vieillissement qui révèle puissance et caractère…

Mais d’abord, qu’est-ce qu’un niwaki ? En langue japonaise, l’expression signifie « arbre de jardin ». En simplifiant exagérément, un niwaki prend plus « rapidement » l’allure d’un arbre âgé. On peut comparer cet art à celui du bonsaï. Alors que ce dernier est cultivé en pot, le niwaki pousse le plus souvent en pleine terre.

PATIENCE ET CONCENTRATION

Bien que cet art soit plutôt un éloge de la patience, il peut amener tout de suite le calme, la concentration. Au-delà de l’objectif à atteindre, il s’agit d’apprécier le moment présent du cheminement. Il est essentiel de laisser au niwaki le temps d’acquérir de la force, un tronc large à la base procurant une sensation rassurante de stabilité d’autant plus marquée que le départ des racines est apparent. L’installation en pleine terre est un atout pour cette étape, ainsi que la conservation des branches basses.

MINUTIE DE LA TAILLE

Grâce à la taille, toutes les parties de l’arbre sont éclairées, révélées. Celles qui ne le sont pas, une branche sous l’ombre d’une autre par exemple, ont vocation à disparaître. C’est ainsi que l’arbre fabrique du bois mort et s’éclaircit naturellement. Ici, on supprime ces éléments avant qu’ils ne dégénèrent, anticipant ainsi la transformation de l’arbre.

Un deuxième type de taille, pratiquée au printemps, consiste à supprimer des brindilles (toujours éclaircir) puis à raccourcir les nouvelles pousses des pins. À l’expression « taille en nuages », qui appelle des formes rondes, préférons le terme de « plateau » : imaginez la main d’un serveur, les doigts bien écartés, tenant un plateau mince. En le taillant, on peut légèrement galber la surface, ce qui apporte de la douceur, puis l’abaisser vers l’extérieur mais sans jamais arrondir le bord…

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A lire dans Garden_Lab#12, Architecture & Jardins.