Au royaume des grillons et des cigales, dans les collines abruptes de ce paysage toscan, habite une végétation qui chante et qui siffle, sculptée quinze années durant par le paysagiste Paolo Pejrone.

C’est une forêt « jardinée » qui embaume les senteurs du maquis toscan, excité par les rayons du soleil. En flânant, on perçoit aisément le geste gracieux et poétique de l’homme qui accompagne la nature. Paolo Pejrone est cet homme. Il est celui qui a révélé et sculpté la macchia [« le maquis »]. Patient et observateur, le paysagiste, architecte de formation, est intervenu tout en finesse dans ce paysage méditerranéen en préservant l’esprit et la beauté sauvage du site, à partir des années 1990. Cette presqu’île du Monte Argentario, à l’ouest de la Toscane, surplombe superbement la mer Tyrrhénienne, les quelques îles avoisinantes et la péninsule italienne. Il n’est pas rare que la petite brume maritime parfume les collines de ses embruns et nous rappelle leurs origines volcaniques. Dans ce domaine aux reliefs accidentés, en écho à cette puissante nature magnifiée par l’architecte paysagiste italien, des cabanes minimalistes ont été suspendues à flanc de coteaux dans le paysage, çà et là, sans hasard.

Un bâti en mouvement

La limite entre le jardin créé de toutes pièces et le paysage assurément « jardiné » se confond et s’efface sous leur ancrage. Notre esprit marque une véritable pause méditative tant la lumière et cette vision de la nature sont éloquentes. À l’intérieur de ces dépendances prismatiques en fer oxydé, verre, bois de châtaignier brûlé et verni, le lien avec l’extérieur est majeur. Ces espaces de vie toujours en mouvement contrastent habilement avec la demeure principale. Celle-ci est une ancienne tour en pierre du xix^e siècle, un lieu profondément intimiste dissimulé sous le lierre. […]

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Le paysagiste Paolo Pejrone, architecte de formation, est ici dans son jardin laboratoire de Bramafam, près de Turin. « Un endroit fait pour rendre les plantes heureuses », aime-t-il à dire. Il a restauré entre autres l’un des plus beaux jardins de la Méditerranée, le parc botanique Hanbury, à la frontière italienne.

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Cet article est extrait du douzième opus de la revue Garden_Lab : Architecture et jardins. À découvrir dans sa version intégrale

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