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Arnauld Delacroix Paysagiste, auteur du li-vre La nature en ville, Garden_Lab.

Arnauld Delacroix,
un paysagiste naturellement urbain

Arnauld Delacroix Paysagiste, auteur du li-vre La nature en ville, Garden_Lab.

Arnauld Delacroix est paysagiste. Depuis vingt ans, il conçoit et met en œuvre des aménagements publics partout en France, en faveur d’un urbanisme durable et d’une approche éco-paysagère des parcs et jardins. Dans son ouvrage La nature en ville, réalisé par Garden_Lab, il rend compte de ses expériences et prouve au travers de douze réalisations que les usages urbains et le respect de la nature peuvent être conciliés. Portrait d’un paysagiste naturellement urbain.

01 / 01 / 2000 _ Pour certains, c’était la fin du monde. Pour d’autres, l’entrée dans ce nouveau millénaire intriguait. Arnauld Delacroix est quant à lui à quelques mois de sa sortie de l’ESAJ, l’École supérieure d’architecture des jardins, rebaptisée École des paysages de la transition écologique. Durant les quatre années qu’il vient de passer dans ce haut lieu d’étude du métier de paysagiste, il a mûri son projet personnel à l’aune des enseignements reçus qui placent désormais la transition écologique au cœur des enjeux du XXIe siècle. Et pour cause, l’état des lieux de la planète en cette ère de l’anthropocène inquiète. Les sols utilisés par l’agro-industrie, perfusés aux engrais chimiques et aux pesticides, sont au bord de l’asphyxie. « En France, vingt millions d’hectares de terres sont ainsi stérilisés, observe Arnauld Delacroix. Celles-ci meurent à petit feu. La symbiose ancestrale entre les racines des plantes et les champignons mycorhiziens, qui permet de nourrir les plantes en éléments minéraux et de faire remonter l’eau, ne peut plus fonctionner. Les agronomes Lydia et Claude Bourguignon expliquent que dans les plaines de cultures intensives, le sol se minéralise. Les mottes de terre commencent à ressembler à des pierres, incassables. » Sans parler de la dénaturation des zones humides, dont plus de la moitié se sont dégradées en France ces vingt dernières années, sous les effets de la pollution, de l’aménagement des cours d’eau, de l’accélération du réchauffement climatique et de l’urbanisation – qui a augmenté de 20 % depuis dix ans dans l’Hexagone, malgré les discours de mise en garde et les législations destinées à limiter cette avancée.

Mais pourquoi l’homme s’est-il tant éloigné de la nature après avoir vécu des siècles en équilibre avec elle, s’accommodant de ses vicissitudes ?

Sans évoquer non plus la ville, minérale et imperméable, qui souffre de la chaleur en été et
 ne sait plus comment gérer ses eaux pluviales.
 « Mais pourquoi l’homme s’est-il tant éloigné de
la nature après avoir vécu des siècles en équilibre avec elle, s’accommodant avec constance
 des vicissitudes qu’elle imposait ? » Arnauld Delacroix se saisit de ces questions et présente en
 2000 son sujet de diplôme sur l’aménagement
 du secteur de Montjean, à cheval sur les dé
partements de l’Essonne et du Val-de-Marne. Il 
l’imagine en oasis urbaine. Cette zone couvre 
deux cents hectares au total, dont cent hectares sont occupés par les pépinières de la ville 
de Paris sur la commune de Fresnes. Les cent
 autres hectares se divisent entre des terres agricoles (quarante hectares) sur Rungis et des terrains en friche (soixante hectares) sur Wissous. L’étudiant projette d’y créer un pôle environnemental partagé entre la ferme sur les terres agricoles, réorientées vers le « maraîchage agroécologique en circuit court », et un parc naturel sur la friche.

Lors de la soutenance de son diplôme, le seul membre du jury réceptif aux idées qu’il développe lui affirmera : « Votre projet est totalement utopique, mais Victor Hugo a dit que l’utopie est la vérité de demain. » Vingt ans plus tard, les quarante hectares de maraîchage urbain devraient sortir bientôt de terre, car une partie des surfaces a été protégée de l’urbanisation par le schéma directeur d’aménagement de la région parisienne.

Faire entrer la nature en ville

L’épisode du diplôme décide définitivement Arnauld Delacroix à s’orienter dans ce domaine malgré tout. Il crée l’agence Talpa (« la taupe » en latin), et se consacre aux projets d’écopaysages. Son premier chantier le fait revenir à Wissous, dans l’Essonne, où le maire lui confie l’aménagement de vingt hectares de friche dans le parc du château de Montjean, qui seront classés à la suite des travaux en espaces naturels sensibles. L’angle écologique dont il souhaite imprégner chaque projet nécessite d’innover, certes, mais aussi de devenir technicien en voirie et réseaux pour pouvoir répondre à certains appels d’offres publics et faire bouger les lignes en la matière.

En 2011, l’agence Talpa accueille William Bezille et ajoute à la conception d’écopaysages des missions de bureau d’étude technique alternatif. Malgré cette double compétence, rares seront les commandes assorties d’un angle nature. Qu’à cela ne tienne, Arnauld Delacroix et son équipe seront soucieux de faire entrer la nature dans les projets les plus techniques, ici sur la voirie, là sur la requalification d’un parc, là encore sur l’intégration d’un parking dans une zone humide… Parfois, ils doivent affronter la suspicion, voire l’opposition : « Il ne va quand même pas nous apprendre ce que l’on sait déjà sur la nature ! » dira, à propos du projet d’aménagement de la vallée de Margerie, Philippe Gaboriau, maire à l’époque de Dompierre-Sur-Yon… devenu depuis son meilleur ambassadeur ! « J’aime rencontrer des réticences lors de mes présentations de projet et les comprendre, de façon à trouver les arguments qui vont contre- carrer l’opposition, puis revenir régulièrement sur le propos pour parvenir à changer les points de vue sur l’écologie urbaine », déclare Arnauld Delacroix.

À partir de 2010, le paysagiste concepteur multiplie les expérimentations et met au point des procédés innovants qui lui permettent d’aller plus loin dans ses projets de nature en ville, telle Chaussée végétale®, qui verdit n’importe quelle structure minérale grâce à une formule qui redonne vie au sol. En 2019, naît Alatacc (entendez Atelier ligérien d’adaptation technologique au changement climatique), une structure d’études appliquées qui finance la recherche et le développement de procédés introduisant la nature en ville grâce à des partenariats industriels. C’est dans cet atelier du futur que sont étudiés des toitures végétalisées zéro plastique ainsi qu’un vaste programme de valorisation de la biomasse issue des territoires urbanisés. Arnauld Delacroix a également à cœur de mettre au point de nouvelles formes d’habitats autonomes et économes. Il adhère au côté de l’architecte Philippe Madec au mouvement La Frugalité heureuse et créative, qui doit nous conduire à changer notre manière d’habiter la terre. Ils concluent ensemble cet ouvrage en annonçant non seulement qu’un tel changement des mentalités est possible, mais qu’il est urgent de lancer la transition.

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Extrait de l’ouvrage La Nature en Ville d’Arnauld Delacroix – Collection « Inventons la ville-paysage » by Garden_Lab aux Éditions Fabrique de Jardin.

Ouvrage, La nature en ville par Arnauld Delacroix, collection La nature en ville.
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