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Pépinière Filippi, plantes méditéranéenes.

Clara et Olivier Filippi : jardins secs, tous concernés ?

Olivier Filippi, spécialsite des plantes méditéranéenes.

 

Canicules et restrictions d’eau nous amènent à repenser nos jardins et même nos villes. Jardiner sans arroser : inspirés par la garrigue, Clara et Olivier Filippi en ont fait leur spécialité.

C’est ensemble que Clara et Olivier Filippi ont créé leur pépinière à Mèze, au bord de l’étang de Thau. Ils y sélectionnent des plantes capables de pousser dans les conditions difficiles du pourtour méditerranéen – dans des lieux secs, en sol pauvre, rocailleux –, afin de composer des jardins durables, sans intrant chimique, nécessitant un minimum d’entretien et d’arrosage.

RÉSISTANTES AU SEC, MAIS PAS À L’EXCÈS D’EAU…

Le cœur de la gamme est composé de plantes telles que lavandes, romarins, santolines, sauges, cistes, myrtes, euphorbes… Olivier Filippi explique : « Dans la garrigue, les racines d’un ciste de 1 m de haut peuvent mesurer 10 m de long et s’enfoncent aussi profondément que le sol le permet. C’est ainsi que les plantes méditerranéennes sont capables de survivre : en explorant un énorme volume de sol à la recherche d’oxygène, d’eau et de minéraux, aidées par des champignons mycorhiziens et des bactéries naturellement présents dans le milieu et que l’on préserve en évitant tout intrant chimique. » Pour autant, ces plantes ne sont pas partout la bonne solution contre la sécheresse. Même en région méditerranéenne, il faut parfois prendre des précautions, comme ce fut le cas dans le jardin qui jouxte la pépinière, une ancienne vigne en friche au sol plat, lourd et argileux. Quand il pleut, l’eau stagne et prend la place de l’oxygène.

« Ce qu’il y a de pire dans le changement climatique, c’est la brutalité des excès, avec cinq à six mois de sécheresse et, tout à coup, 300 mm de pluie. Gérer l’excès d’eau était essentiel pour notre jardin : nous l’avons aménagé en surélevant les espaces de plantation de manière à former des talus vallonnés parcourus par des allées encaissées qui servent de canal d’évacuation », détaille le pépiniériste. Ainsi, les plantes résistent à la sécheresse en été et restent hors d’eau quand il pleut. Le froid, par contre, est un facteur moins limitant qu’on ne l’aurait pensé. Comme le prouvent des essais réalisés à Prague ou en Suède, si le terrain est bien drainé, de nombreuses espèces tiennent aussi bien à +45 °C qu’à -25 °C. Olivier Filippi qualifie ces plantes aux super-pouvoirs de « bombes pour le futur ».

FANATIQUES DE RACINES

Dans cette pépinière, la qualité du système racinaire est une priorité. Les plantes sont semées ou bouturées dans un substrat très aéré. Située tout près de l’accueil – ce qui favorise la surveillance des boutures–, la serre de multiplication est le domaine de Clara Filippi. Les racines sont guidées vers le bas dans des alvéoles rainurées verticalement et rangées en position surélevée. Le fond de l’alvéole étant ouvert, quand les racines arrivent à l’air libre, elles arrêtent de pousser. En comparaison, dans un pot rond juste percé de trous de drainage, les racines parvenues au fond continuent à s’allonger, s’enroulant en chignon. Transplantées au jardin, elles grossissent mais toujours emmêlées, s’étranglant au lieu de s’allonger en tous sens. Moins résistantes, elles auront besoin d’être arrosées : hélas, l’apport d’eau en période chaude favorise aussi le développement du Phytophtora, un champignon pathogène auquel beaucoup de plantes méditerranéennes sont sensibles… « Les paysagistes avec lesquels nous travaillons ont d’abord appris en faisant cette erreur, reprend Olivier Filippi. Ils demandent à présent cette qualité invisible qu’on leur procure et que nous voudrions promouvoir, une nouvelle norme qui ne serait pas liée à des achats coup de cœur mais à une qualité de la plante assurant sa pérennité dans les jardins. C’est du bon sens ! Les plantes sont taillées court, et elles ont une capacité de reprise étonnante au jardin. »

PERSÉVÉRER DANS CE QUE L’ON AIME

Si les plantes méditerranéennes ont aujourd’hui la cote avec le réchauffement climatique, ce ne fut pas toujours le cas. Mais comment devient-on un pépiniériste visionnaire ? « À nos débuts, en 1984, nous étions inexpérimentés, pas du tout issus du milieu de l’horticulture, répond Olivier Filippi. En visitant les jardins botaniques anglais, nous avons constaté qu’ils possédaient tous une pépinière noire de monde, des clients passionnés y cherchaient la plante rare, pas commerciale, mais avec un nom latin. Nous en sommes revenus transformés, avec une idée que nous trouvions géniale et novatrice : cultiver les plantes sauvages de la garrigue, qui poussaient partout dans notre région. Lors de notre première fête des plantes, notre stand a semblé invisible. Les gens ne comprenaient même pas que nous proposions des plantes. » Se faire connaître a donc pris une bonne quinzaine d’années, d’autant que l’enjeu n’était pas seulement de vendre ces végétaux : ces derniers devaient offrir des solutions aux particuliers avertis et aux paysagistes, de plus en plus nombreux, qui souhaitaient créer des jardins économes en eau et en entretien. « Nous n’avons jamais eu de doutes sur notre pépinière. Même dans les moments creux, on s’est éclatés ! En allant récolter des graines, étudier l’écologie des plantes, en Crète, en Grèce, au Maroc, en Croatie, mais aussi tout près de chez nous, nous avons découvert des paysages-jardins fabuleux, qui sont pour nous une source inépuisable d’inspiration. On ne s’attendait pas à ce que ce soit si génial. C’est le plus beau métier du monde. Il faut le dire », s’enthousiasme Olivier Filippi. Le message est clair, et les jeunes pépiniéristes sont ici les bienvenus s’ils veulent apprendre et se lancer à leur tour.

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Cet article est extrait du dixième opus de la revue Garden_Lab : Jardins & sécheresse. À découvrir dans sa version intégrale

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Sortie du n°10 de la revue Garden_Lab, Jardins & Sécheresse.
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