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Collection, Inventons la ville paysage - Changer de mode de ville, par Michel Pena. By Garden_Lab - Edition fabrique de jardin

Faire paysage en ville
3 questions à Michel Péna

Collection, Inventons la ville paysage - Changer de mode de ville, par Michel Pena. By Garden_Lab - Edition fabrique de jardin

La collection « Inventons la ville-paysage » par Garden_Lab entend ouvrir le champ des possibles pour imaginer la ville durable, intégrée dans un environnement vivant, en partageant les expériences de terrain et les pensées des bâtisseurs d’une autre ville. Garden_Lab s’est entretenu avec le paysagiste concepteur Michel Péna, parrain de la collection, et dont l’ouvrage Changer de mode de ville, le deuxième opus, est paru en avril 2021.

Si le salut réside dans une ville plus dense, celle-ci ne pourra être vivable qu’à la condition d’être durable. Ne s’opposant plus à la campagne, la ville devenue territoire se doit de partager l’espace avec toutes formes de vivant. C’est à ce titre que le paysagiste a voix au chapitre de l’organisation urbaine. Michel Péna, créateur entre autres du jardin Atlantique à Paris et de la promenade du Paillon à Nice, à l’origine de la notion de ville-paysage, démontre que la transformation du tissu urbain grâce à l’approche paysagère modifie les modes de vie et introduit davantage de bien-être.

Garden_Lab : Michel, dans votre ouvrage Changer de mode de ville, vous proposez au lecteur des balades sensibles au sein de villes du monde pour noter et repérer ce qui y fait « paysage ». Y a-t-il une ville qui vous a marqué en particulier, et pourquoi ?

Michel Péna : La première fois que j’ai réalisé que le paysagiste pouvait avoir un regard différent sur la ville, c’est en allant  à New-York, à Manhattan, avec des amis architectes et urbanistes. Je leur ai montré la ville non plus par ses objets, mais par le vide, ce que j’appelle des failles : des endroits où l’on voit le ciel descendre jusqu’au trottoir. Cette expérience a été pour moi révélatrice de l’appréhension et de la perception singulière que le paysagiste que je suis pouvait avoir de la ville : au lieu de regarder les objets, on regarde un « écosystème sensible ». Ensuite, plus concrètement, beaucoup de villes m’ont marqué. En premier lieu, il y a évidemment Stockholm en tant que ville-archipel et ce jeu avec le cadre naturel qui est magnifique. Une autre ville, c’est Hangzhou en Chine, qui s’est construite autour d’un lac artificiel tout en respectant les règles paysagères. Ce qui est intéressant, c’est que ce n’est ni la naturalité absolue et ni l’artificialité absolue : c’est une ville qui regarde et qui se construit autour d’un paysage. Je parle souvent de la « troisième nature », c’est-à-dire l’idée que l’on peut créer des paysages qui donnent à voir la nature, mais même si cette nature est artificielle.

G.L. : En quelques mots, pourquoi la notion de paysage ne peut-elle plus s’extraire de la ville ?

M.P. : Nous devons dépasser la notion de ville-architecture, c’est-à-dire d’une ville qui se construit comme un bâtiment. Aujourd’hui, nous vivons dans ce que j’appelle des villes-territoires, puisque tout le territoire est désormais urbanisé. Même les espaces naturels sont circonscrits de façon à ce qu’ils restent naturels : il deviennent des parcs. Finalement, toute la France entière est artificialisée et urbanisée. Comme je l’explique dans le livre, il y a finalement une mixité des espaces sur le territoire qui fait que l’on retrouve cette mixité au niveau de la vie biologique et des milieux vivants. C’est pourquoi le paysage est nécessaire à la ville : il faut dépasser la stricte artificialité de la « ville-machine » pour faire de la ville un lieu universel, où la nature est également présente. Ensuite, le paysage n’est pas seulement un espace concret, un environnement, mais avant tout la relation sensible et culturelle qu’entretiennent les individus à cet environnement. Accueillir d’autres formes de vie au sein de la ville, c’est aussi la rendre plus accueillante, en faisant entrer une dimension sensible, émotionnelle et ouverte avec l’environnement.

G.L. : Quelle serait pour vous la ville idéale ?

M.P. : C’est une notion difficile à définir. Pour moi, la ville idéale est avant tout une notion philosophique : c’est une ville ouverte et généreuse, qui accepte une multitude d’autres formes de vie. Aujourd’hui, tout le monde est d’accord pour accueillir la biodiversité en ville mais à condition qu’elle soit domestiquée. Au contraire, la ville idéale est une ville tolérante, qui se réjouit de la diversité des vivants. Ensuite, c’est aussi une ville où l’on peut voir le ciel, sentir l’air, où l’on peut respirer, avec des ouvertures qui laissent entrevoir d’autres possibles que le seul et unique but qui nous est assigné par la technologie et la société de consommation : ce serait une ville où l’on peut ne rien faire, si ce n’est déambuler. Ce serait également une ville qui joue avec la monde dans un espèce de négociation amoureuse permanente : construite pour assurer une minimum de confort, mais toujours ouverte.

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Découvrez l’ouvrage Changer de mode de ville de Michel Péna  – Conversation croisée : Michel Péna & Christian Devillers – Collection « Inventons la ville-paysage » by Garden_Lab aux Éditions Fabrique de Jardin.

 

Livre Changer de mode de ville, par Michel Pena. By Garden_Lab

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