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Abres, villes, urbanisme, planète, climat. Gardenfab.fr

L’arbre est l’avenir de la ville aimable

Abres, villes, urbanisme, planète, climat. Gardenfab.fr

Le changement climatique oblige à revoir l’urbanisme et en particulier, dans le cadre des aménagements paysagers des villes, la conception de l’arbre en ville. 
Un colloque organisé les 12 et 13 novembre 2020 à l’initiative de la fondation Payssages, des responsables des services d’espaces verts réunis au sein d’Hortis, de l’Association des ingénieurs territoriaux de France (AITF), de l’INRAE et du jardin botanique de la Villa Thuret s’est penché sur la question des arbres d’avenir en Méditerranée.

Une première évidence. La problématique en regard de l’accroissement des épisodes de sécheresse estivaux n’est pas inféodée à la seule région méditerranéenne. Frédéric Ségur, directeur du service arbres et paysage à la métropole de Lyon rappelle les enjeux de la métropole : « étendre le couvert ombragé à 30 % du territoire d’ici à 2030. La métropole a lancé le Plan Canopée à ces fins. Les températures du centre-ville sont en moyenne entre 2 et 4 degrés supérieures à celles de la périphérie. En été, l’écart est bien plus important encore. » Les service éco-systémiques de l’arbre sont à redécouvrir en la matière. Mais voilà, les arbres souffrent en ville. Platanes, marronniers, frênes et autres essences utilisées depuis des décennies parviennent difficilement à se maintenir. « On ne peut plus remplacer un champion comme le platane par un autre champion. Il est temps d’introduire de la diversité », ajoute Frédéric Ségur.

CHANGER LES MODES DE TRAITEMENT DES ARBRES

Une des premières revendications citées est l’arrêt de la maltraitance des arbres en ville. La paysagiste Caroline Mollie en fait son cheval de bataille. L’auteure de l’ouvrage « Des arbres en ville » aux Editions Acte Sud énumère ainsi les commandements à suivre si nous voulons prouver que nous aimons les arbres : un arbre c’est de la vie, de la beauté, de l’agrément, de l’ombre, un air plus respirable, un habitat pour les oiseaux, c’est une couronne qui disposera d’autant plus de feuilles, absorbantes de CO2, qu’elle sera développée. C’est enfin un système racinaire qui doit être le moins contraint possible pour aider au développement d’une couronne vigoureuse. Il convient donc selon elle « de proscrire les pots, les bacs et les jardinières, l’élagage sévère, la transplantation d’arbres adultes.  Pour obtenir de belles frondaisons, il est nécéssaire d’avoir de l’espace aérien, de l’espace souterrain et du temps. »

« Les arbres ont tendance à être oubliés, sur les parkings par exemple, ajoute Jonathan Griffiths, arboriste. À Los Angeles, beaucoup d’arbres meurent par négligence. »

« Il faut laisser les arbres vieillir, mourrir et avoir plus de discussion avant d’abattre ceux qui sont jugés trop veux, trop dangereux, revendique le paysagiste James Basson. Cessons d’avoir peur des arbres ! »

Les conditions de plantation sont également en cause dans cette souffrance.

ENTR’AIDE VERSUS SUPER ARBRE

Comment changer les habitudes et surtout adapter l’arbre à la vie en ville et au changement climatique ?

– En s’inspirant de la nature pour James Basson. « Qu’est ce qu’un paysage de forêt ? C’est une diversité de vert, du silence, des variations de lumière, des volumes créés par les différentes espèces végétales. Certes une espèce domine toujours mais les autres s’associent à elle.»

– En valorisant l’entraide plutôt que le super-arbre, selon la botaniste Véronique Mure. « Il faut réfléchir aux conditions d’accueil des arbres en étudiant les relations entre les plantes, en particulier celles qui s’établissent dans le sol au niveau des racines. »

En ville, plutôt que d’isoler et aligner les arbres comme l’est la pratique d’aménagement depuis quelques siècles, l’idée avancée est de planter en petits massifs denses mêlant arbre, arbustes et couvert végétal. Ce type de plantation est expérimenté à Nantes rapporte Jacques Soignon, qui a largement contribué à transformer l’approche paysagère de la ville. « Il est important de trouver un équilibre entre clairière et forêt en ville et surtout de disposer d’équipes dédiées aux arbres. »

« La mono-spécificité augmente le risque d’allergie, de pollution même lorsque la frondaison des arbres d’une rue forme un couvercle qui empêche l’évacuation des polluants et le rafraîchissement nocturne de l’air, remarque Frédéric Ségur. Des plantations plus irrégulières permettent d’avoir un effet d’ombrage, une canopée tout en minimisant les risques sanitaires. »

CHOISIR DES ESPÈCES PLUS FRUGALES

« Cela n’empêche pas de créer l’effet de surprise avec de beaux et grands arbres », remarque Caroline Mollie. D’accord mais en choisissant des arbres adaptés au nouveau contexte climatique, des espèces frugales. Plusieurs parcs et jardin étudient l’acclimatation d’essences exotiques dont le jardin extraordinaire de Nantes ou encore le Parc botanique du Château Pérouse à St Gilles dans le département du Gard. Là bas, Albertus Jan-Willem Vos introduit chaque année 1000 taxons (que l’on peut assimiler à espèces) venus du monde entier. Il étudie actuellement le comportement de 18000 espèces dont 2000 essences d’arbres.

De l’avis de l’ensemble des intervenants au Colloque Arbre d’avenir en Méditerranée, l’observation et les études sont aujourd’hui les éléments essentiels à l’indispensable changement des pratiques. Cette première rencontre avait justement pour but de synthétiser les connaissances actuelles sur l’utilisation des arbres en ville afin d’élaborer un projet expérimental et de long terme qui permette de guider les professionnels mais aussi les élus à mieux adapter l’aménagement des villes méditerranéennes. Nul doute que cette démarche, d’acteurs méditerranéens, pourrait et devrait être étendue à d’autres territoires de l’Hexagone.
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