Tendances
Le bonheur du gazon est sous nos pieds
Sous cet épais et dense tapis vert grouille une vie essentielle au bonheur des plantes. La résistance du gazon au stress hydrique et aux attaques de pathogènes en dépend.
En 2011, la mycorhize fait déjà parler d’elle dans le Landerneau horticole. Cela pique la curiosité d’Arnaud Dugast, de la société Covergarden, spécialiste du gazon de placage. Il commandite une expérimentation auprès du GIE Fleurs et plantes d’Aquitaine afin de vérifier l’impact de cette alliance sur les racines des graminées. Celle-ci prouve que le gazon de placage valorise l’apport de substrat avec mycorhize. « Les racines étaient significativement plus vigoureuses », note Arnaud Dugast, qui choisit aussitôt de travailler avec la société Premier Tech, fabricant de substrats et de mycorhize, et développe Terra’Park.
« Les graminées telles que les fétuques ou encore le ray-grass réagissent positivement à la mycorhize, confirme Daniel Wipf, professeur de biologie et de physiologie végétale à l’université de Bourgogne. Un effet renforcé lorsque le mélange de gazon comporte des légumineuses type trèfles, qui peuvent fixer l’azote de l’air grâce à leur symbiose avec une bactérie, le rhizobium. L’apport de nutriments et d’eau couplé à une exploration plus importante du sol et à une meilleure protection contre les pathogènes grâce aux champignons mycorhiziens améliorent la reprise du gazon. »
« On n’a pas plusieurs chances de modifier son sol lorsque l’on installe du gazon, met en garde Arnaud Dugast. Il est donc préférable de soigner sa préparation et d’encourager le développement des racines avec un substrat associant mycorhize et engrais qui joue le rôle de catalyseur, et va aider les plantes à se nourrir. »
« Un gazon est beau si les plantes qui le composent développent de belles racines. »
« La mycorhize est un outil de résilience. »
Daniel wipf* spécialiste des mycorhizes à arbuscules
L’alliance entre les racines et les champignons mycorhiziens, appelée mycorhize, est une symbiose mutualiste. Or 80 % des plantes terrestres ont besoin de cette alliance pour vivre. Les racines fournissent des sucres aux champignons, lesquels leur apportent en retour de l’eau et des nutriments minéraux. Le mycélium des champignons augmente au moins quarante fois le volume de sol exploré par les racines des plantes, décuplant les chances, pour celles-ci, de trouver de la nourriture et de l’eau. La mycorhize est donc un outil de résilience en situation de sécheresse, ou dans le cas d’un sol pauvre.
*Daniel Wipf est professeur de biologie et de physiologie végétale à l’université de Bourgogne.
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