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Collection, Inventons la ville paysage - La nature en ville, par Arnauld Delacfoix. Edition fabrique de jardin

Quand arrive la nature en ville :
3 questions à Arnauld Delacroix

La collection « Inventons la ville-paysage » par Garden_Lab entend ouvrir le champ des possibles pour imaginer la ville durable, intégrée dans un environnement vivant, en partageant les expériences de terrain et les pensées des bâtisseurs d’une autre ville. Garden_Lab s’est entretenu avec le paysagiste Arnauld Delacroix, dont l’ouvrage La nature en ville, premier opus de la collection, est paru en octobre 2020.

Habitants des villes, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir rendre nos cadres de vie plus agréables, dans un contexte d’urbanisation galopante qui n’a laissé que peu de place au bien-être et à l’harmonie avec la nature et le vivant. Comment faire pour amorcer cette mutation ? Arnauld Delacroix est paysagiste. Il a créé plusieurs structures dont l’agence Talpa, établie à Saumur. Il conçoit et met en œuvre des aménagements publics partout en France en faveur d’un urbanisme durable et d’une approche éco-paysagère des parcs et jardins.

Garden_Lab : Arnauld, dans votre ouvrage La nature en ville, vous démontrez qu’il est possible de réintroduire la biodiversité naturelle dans les espaces urbains les plus dégradés ou les plus anthropisés. Concrètement pour vous, la nature en ville… c’est quoi ?

Arnauld Delacroix : La nature en ville, ce sont avant tout des sols vivants. Arrêtons les beaux discours sur la biodiversité urbaine qui ne consistent souvent qu’à multiplier les toitures ou les murs végétalisés, très coûteux, dénués de continuité écologique, structurés de plastique et de polystyrène, le tout à grand renfort d’irrigation ! C’est la notion d’épiderme urbain vivant qui est essentielle. Tous les cycles de vie terrestres se jouent dans les premiers centimètres du sol, là où se produisent les échanges gazeux cruciaux et que se trouvent les éléments nutritifs générés par les bactéries, les champignons mycorhiziens et l’activité de la micro-faune. En travaillant sur ces quelques centimètres, il est donc possible de rendre la vie à n’importe quelle surface inerte en ville : des sols, des murs, des toitures… En plus de changer les ambiances de la ville, un sol vivant et végétalisé permet à la fois d’infiltrer des eaux pluviales, de lutter contre les îlots de chaleur en réduisant les températures, ou encore de purifier l’air et stocker le carbone.

G.L. : Y’a t-il de bonnes ou de mauvaises pratiques ? Avez-vous en tête un exemple d’initiative particulièrement intéressante ces dernières années ?

A.D. : Le recyclage de la ville sur la ville est sans doute la pratique la plus efficace et la plus frugale pour faire avancer la nature en ville. Le projet du Clos-Coutard à Saumur, présenté dans le livre, illustre bien cette idée. Nous avons utilisé les gravats des bâtiments démolis aux alentours, lesquels une fois concassés ont servi de structure pour la création du jardin. Finalement, on se rend compte que pour réaliser des aménagements, on peut tout à fait utiliser la démolition d’une ancienne structure, que ce soit une route, un parking, des anciens immeubles, ou une ancienne toiture, et remodeler la ville en apportant simplement un concentré de vie du sol en surface. Cette notion de frugalité me paraît essentielle. Il faut bien réaliser que dans les années à venir, nous n’aurons pas des millions d’euros à dépenser pour adapter la ville à la transition écologique ; il faut se débrouiller avec ce que nous avons sur place. Puisque nous avons accès à ces granulats en béton ou en ancien goudron, qui sont à la fois inertes, qui ne polluent pas les sols, et qui vont malgré tout permettre de générer une forêt urbaine ou un nouveau quartier… alors, allons-y !

G.L. : Quelle serait pour vous la ville idéale ?

A.D. : La vie idéale, c’est d’abord une ville capable d’affronter les enjeux climatiques. C’est donc une ville qui doit être végétalisée à outrance. Il faut imaginer la ville du futur avec des voies de circulation végétalisées, des aires de stationnement ressemblant à la pleine nature, équipées des dernières technologies d’énergie solaire pour recharger les modules de mobilité, une rivière débarrassée de ses quais et juste aménagée pour être praticable par tous les temps, à pied ou à vélo, dans le parfait respect du vivant. Ici, la question des mobilités est centrale. La ville idéale est aussi une ville qui a fait le deuil de la voiture individuelle thermique, au profit de transports en commun universels : navettes électriques, tramways… Il est indéniable qu’une fois combinées, toutes ces modalités de transports sont beaucoup plus simples et efficaces que la voiture et vont nous permettre de libérer un espace en ville incroyable ! Imaginez des boulevards et des avenues de circulation automobiles transformés en boulevards écologiques, en espaces végétalisés… dans une ville où il fait bon vivre et se retrouver. Plus qu’une ville idéale, c’est surtout la ville du futur ! Quand on se promène dans certains quartiers, on se rend compte que, même à une petite échelle, la métamorphose est déjà en cours… C’est vraiment encourageant et motivant !

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Découvrez l’ouvrage La Nature en Ville d’Arnauld Delacroix – Collection « Inventons la ville-paysage » by Garden_Lab aux Éditions Fabrique de Jardin.

Ouvrage, La nature en ville par Arnauld Delacroix, collection La nature en ville.
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