Le paysagiste Arnaud Maurières raconte sa visite du jardin ethnobotanique d’Oaxaca, au sud du Mexique. Il élève cet espace paysagé au rang d’« œuvre d’art » parmi les jardins botaniques d’aridité, tant pour ses collections que pour sa composition.

En 1993, dans la ville d’Oaxaca située au sud-ouest de l’isthme de Tehuantepec, le peintre Francisco Toledo suggère d’édifier un musée et un jardin sur le site de l’ancien couvent des ordres mendiants, en lieu et place du projet d’hôtel et de parking en cours.
L’idée est de créer sur les 2,3 ha de terrain un jardin ethnobotanique pour faire connaître la diversité végétale locale de cet État méridional du Mexique. Il sera ouvert au public en juillet 1998, grâce à la mobilisation de milliers de personnes.

UNE DIVERSITÉ VÉGÉTALE

Beaucoup de plantes installées ici ont été récupérées sur des sites naturels où elles étaient menacées de disparaître par la construction de routes ou de bâtiments. La diversité des climats et des pratiques culturales de la région permet d’y admirer un panel de plantes issues des zones les plus sèches tout comme des forêts tropicales humides, en passant par les plantes alimentaires de la forêt, les espèces cultivées localement et les plantes potagères et médicinales.

UN JARDIN DE PLASTICIEN

Le maître Toledo, à l’origine du projet, a aussi été à l’avant-poste de sa réalisation. Allées, bassins, fontaines, association des végétaux intelligemment sélectionnés, structure originale : le dessin du jardin d’Oaxaca est d’une qualité rare […].

Sa vocation régionale n’en limite pas la richesse, qui s’illustre par la diversité végétale, l’utilisation de terres de couleur pour tracer les allées ou différencier les espaces, les structures végétales inspirées des pratiques agricoles. Ce site est ainsi comparable aux Cranbourne Royal Botanic Gardens, au nord de Melbourne, en Australie, parmi les plus beaux modèles du genre. Malgré un étiquetage des végétaux défaillant et une visite guidée peu documentée, le seul plaisir des yeux justifie cette visite mexicaine.

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À LIRE DANS GARDEN_LAB#10, JARDINS & SÉCHERESSE